Parmi les clauses d’un contrat d’assurance figure toujours une partie où il est question de franchise. Désignant la somme qui sortira de la poche du souscripteur, après que l’assureur lui ait reversé les indemnisations dues, cet élément entre beaucoup en ligne de compte dans le devis de n’importe quelle police. Si bien que de nombreux conducteurs, pour tenter de contrôle le budget affecté à leur assurance auto, prennent le parti d’en choisir une sans franchise. Décodage.
Une franchise, différentes présentations
Considérant spécifiquement l’assurance auto, il est utile de savoir que la franchise évoquée par l’assureur, dans les conditions générales du contrat, peut se manifester de différentes manières. Il existe ainsi une franchise conducteur novice ou jeune conducteur. Généralement facturée à un millier d’euros, elle est prévue dans les cas où le signataire du contrat prête la voiture assuré à un jeune conducteur, qu’il soit clairement désigné dans la police ou non. C’est donc la somme dont l’assuré est censé se dispenser si un sinistre est déclaré dans des circonstances où le conducteur novice est au volant. Pouvant se rajouter à d’autres franchises, celle dite « de conduite exclusive » est la variante de la précédente qui s’applique à n’importe quel autre conducteur différent de l’assuré.
Elle est mise en oeuvre en présence d’un sinistre affectant le véhicule alors que cet autre conducteur, non déclaré dans le contrat, était au volant : l’on évoque alors la notion de « prêt de volant ». Plus connue de tous les assurés, la franchise absolue est cette part laissée à l’assuré dans la prise en charge d’un sinistre, exprimée en pourcentage ou en montant fixe. Le coût du sinistre étant estimé, l’indemnisation équivaudra à celui-ci, minoré du montant de la franchise. Une variante d’application plus rare existe sous la forme d’une franchise relative : ici, l’on compare le montant des dégâts à celui de la franchise pour décider du niveau d’indemnisation. L’assuré n’en touchera aucune si le sinistre lui cause un dégât de valeur inférieure à la franchise. Inversement, si le coût des dommages dépasse la franchise, l’assureur lui restitue intégralement les frais de réparation.
Quid de l’assurance auto sans franchise
Le concept de franchise est censé servir de garde-fou : même si le conducteur est indemnisé en cas de sinistre, la perspective de cette part à sa charge est supposée lui faire garder une certaine conduite de prudence. Considérant le scénario où cette franchise est levée, les assureurs s’estiment alors en présence d’une majoration de risque. Se sentant entièrement rassuré par l’expectative de l’indemnisation, le conducteur peut minimiser les impacts d’un sinistre et se laisser un peu aller sur la route. C’est ce qui explique que sans franchise, une police d’assurance devient tout de suite plus chère, par majoration des cotisations. Voilà donc le moral de l’histoire : vous pouvez souscrire une assurance auto sans franchise, mais soyez prêt à avaler la pilule d’une prime plus élevée, à tous les coups. Notez qu’il existe un cas particulier où vous serez contraint d’endosser une franchise, même en ayant signé un contrat qui en est dépourvu. En l’occurrence, vous vous dispenserez d’une part obligatoire de 380 euros, si le sinistre a lieu dans un contexte de catastrophe naturelle. Le véhicule est utilisé dans un cadre professionnel ? Cette franchise obligatoire est encore plus conséquente : les dommages matériels directs étant estimés, vous en payerez le coût à hauteur de 10 %, à partir de 1 140 euros.
Assurance auto sans franchise : un coût beaucoup plus élevé
La tarification d’une assurance auto sans franchise prend en compte plusieurs paramètres. S’ils rappellent tout ce qui est déjà considéré dans les formules classiques, les assureurs seront encore plus pointilleux par rapport aux antécédents de sinistres. Ils seront également plus regardants sur l’état du bonus/malus. Dans la pratique, il faudra faire preuve de prudence concernant les événements couverts sans franchise pour les formules au tiers plus, ils varient sensiblement d’un assureur à un autre. Cet aspect impacte d’ailleurs sur le devis de votre contrat. Pour une formule Tous risques, un conducteur sans sinistre, détenteur d’un permis de 18 ans faisant un usage personnel du véhicule pourrait se voir facturer entre 563 euros et 610 euros par an, chez un assureur direct. Le curseur va de 585 euros à 720 euros chez les assureurs classiques. Le même profil aura à payer entre 390 et 470 euros chez un assureur direct. Un assureur classique lui facturera, pour sa part, dans les 490 à 515 euros.