Dans notre pays, la question ne se posait plus depuis des décennies : Les gros rouleurs étaient impérativement au Diesel, les autres restaient majoritairement fidèles à l’essence, car la plus-value des moteurs diesel n’était pas amortissable par les différences de prix entre les carburants. Les problèmes écologiques n’allumaient dans l’esprit de la majorité des consommateurs que de vagues signaux, vite estompés par la pression économique.
Puis vint la prise de conscience collective, provoquée par les dérèglements climatiques chaque année plus perceptible et ponctués par des effets impactant de façon plus tangible nos conditions de vie au quotidien. La pression de réglementations toujours plus contraignantes et les incitations financières des états, ont fait le reste. Les constructeurs produisent, depuis quelques années des moteurs plus efficaces et des modes de propulsion innovants qui changent radicalement la donne et boulversent, à marche forcé, les habitudes de consommation automobile.
Évolution du parc automobile en fonction du carburant
Véhicules à moteur Diesel
Dans les 10 dernières années les immatriculations de véhicules, neufs, à moteur diesel sont passées de 70 % à 20 % de l’ensemble des nouveaux véhicules. La courbe descendante est à peine moins prononcée pour les voitures d’occasion. Cette chute vertigineuse s’explique mal par la dangerosité du gazole, car les moteurs Diesel sont arrivés à un tel niveau de rendement que les émissions de CO², reconnues comme principale cause du réchauffement de l’air a diminué de façon drastique Reste la dispersion dans l’air de particules fines, toxiques pour la santé humaine et toujours trop élevée malgré la généralisation des filtres à particules. Notons, tout de même, que, dans les grandes agglomérations, la concentration actuelle en particules fines est moins élevée qu’elle ne l’était dans les années 60. Pourtant, cette différence n’est pas explicable par les seuls effets des améliorations apportées aux nouveaux moteurs à combustion, car dans le même temps, le pourcentage de Diesels dans le parc général des véhicules automobiles est resté à peu près stable. Il faudra encore quelques années pour voir baisser de façon significative, le nombre des vieux moteurs très polluants encore en circulation. Par contre, on constate, dans la période qui nous intéresse, l’abandon massif, dans les agglomérations du bois comme moyen de chauffage, au profit de l’électricité.
Cet exemple simple, prouve, s’il en est besoin, que la consommation automobile est loin de constituer les seuls paramètres à contrôler pour contenir l’évolution croissante des effets climatiques. Il est impératif d’agir, simultanément, sur le plus grand possible de leviers.
Véhicules à moteur essence et bicarburation
Actuellement, le moteur à essence est commercialisé partout dans le monde. Il va pourtant disparaître dans notre pays entre 2035 et 2040 pour laisser place à des énergies alternatives, mais pour l’instant et à court terme, l’essence reste l’énergie la plus utilisée et la plus adaptée pour de nombreux usagers surtout celle au sans-plomb qui est très polyvalente. Un conducteur roulant peu a tout intérêt à choisir un véhicule à essence surtout s’il fait moins de 20 000 Km par an et/ou qu’il roule en ville. De plus, les frais d’entretien sont moins importants que ceux des véhicules roulant au diesel.
Bicarburation essence bioéthanol
Avec le réchauffement climatique et le prix de l’essence augmentant à la pompe, nombreux sont les automobilistes qui choisissent une voiture avec un moteur bicarburation essence bioéthanol. Cette alternative est très intéressante pour économiser l’essence et moins polluer avec le superéthanol E85 d’origine végétale qui est aussi moins cher que les autres carburants. Le bioéthanol est de l’alcool éthylique provenant de la fermentation de sucres recueillis dans des matières végétales. En Europe, la France est le premier producteur de bioéthanol. Le prix moyen d’un litre est de 0.70 €. Ce carburant aide à faire diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 70 % par rapport à l’essence et son bilan carbone est neutre. Par contre, une voiture roulant à l’éthanol, consomme toujours plus d’essence.
Bicarburation essence GPL
La bicarburation essence GPL est très intéressante, car les véhicules équipés de ce système rejettent moins de CO2 et dix fois moins de particules fines que les moteurs à essence. Le GPL est donc un carburant considéré comme propre par l’État. Ainsi, certains avantages fiscaux sont attribués à ces véhicules. Comme il n’existe pas de particules, les moteurs sont plus propres et durent aussi plus longtemps. De plus, le GPL est un carburant qui est moins cher que les autres après le bioéthanol, car il coûte moins d’un euro le litre à la pompe. Il faut aussi savoir que les véhicules équipés d’essence et GPL ont des réservoirs à des normes de sécurité drastiques et aujourd’hui, totalement sûrs.
Véhicule à moteur Hybride à l’essence ou au diesel
Parmi les motorisations alternatives, la voiture hybride est la plus populaire. Elle fonctionne avec un moteur thermique diesel ou essence et une propulsion électrique. Quand le véhicule est une voiture hybride classique, il ne consomme pas de carburant en dessous de 30 à 50 km si le niveau de la batterie est suffisant. Ainsi, à 30 km en ville, le moteur thermique est alors entraîné par les roues grâce à leur moteur électrique intégré. La batterie va ainsi fournir l’électricité suffisante pour un bon fonctionnement. Une batterie est automatiquement rechargée pendant le freinage, la décélération ou l’accélération. Ce moteur électrique peut être comparé à un générateur. Le véhicule hybride rechargeable est doté d’une plus grande capacité d’autonomie que le véhicule non rechargeable, car en roulant, la batterie se recharge au lieu d’être contactée à une prise de courant. La consommation de carburant est réduite ainsi que l’entretien et le confort de conduite en ville est supérieur grâce au silence et la fluidité de cette propulsion. À noter que le prix d’achat de ce véhicule reste, toutefois, plus élevé que celui d’un véhicule à moteur thermique. De plus, quand la vitesse de la voiture est élevée, comme sur autoroute par exemple, la batterie n’est pas rechargée.
Véhicule à moteur électrique
La voiture à moteur électrique se développe de plus en plus ces dernières années. Cette voiture est composée de biens moins d’éléments qu’un moteur thermique classique. Il n’y a plus de réservoir à carburant, plus de boîte à vitesses et plus de système d’échappement. Tous ces éléments sont remplacés par une grosse batterie, un calculateur électronique et un moteur électrique. En général, la batterie est un accumulateur lithium-ion dont la capacité varie en moyenne entre 30 et 90 kWh. Il existe trois grands types de moteurs électriques :
- L’asynchrone
- Le synchrone
- Le moteur à aimants permanents
La voiture à moteur électrique a pour avantage de ne pas émettre d’émissions polluantes en roulant. Elle est aussi silencieuse et offre un agrément de conduite très confortable grâce à son couple moteur immédiatement disponible. Elle offre ainsi des accélérations très rapides voire sportives pour les plus puissantes. À domicile, sa recharge ne coûte que 4 à 5 € en moyenne pour une citadine. Par contre, l’autonomie de la voiture électrique est plus limitée que les autres puisqu’elle fait 200 km en moyenne en ville et 300 km sur route.
Choisir le véhicule automobile adapté à son usage personnel
Le carburant parfait reste à inventer, cependant, chacun reste prédisposé à mieux remplir les services que l’on attend du véhicule, en fonction de ses propres besoins :
1 – Les véhicules à moteur Diesel
Un professionnel utilisant le véhicule dans l’exercice de ses fonctions, est susceptible d’effectuer de longs trajets concentrés sur de courtes périodes. Si de plus, vous dépassez 30 000 kilomètres annuels, le Diesel reste encore l’alternative par excellence, de votre type d’utilisation, malgré l’abaissement du delta de prix entre le gazole et l’essence, voire leur alignement probable à long terme. Ces moteurs allient un meilleur rendement, donc une faible consommation, un couple à bas régime sans égal et une robustesse incomparable. Cerise sur le gâteau, ils dispensent moins de CO² par kilomètre parcouru. On peut aussi alléger la pression sur le climat et la planète en utilisant du biodiesel, gazole mélangé à des « esters » issus de l’agriculture par réaction entre des céréales et du méthanol. Ce biocarburant est utilisable, dans les moteurs Diesels modernes, sans aucune modification.
2 – les véhicules à moteur essence
Ces dernières années, les moteurs à essence ont beaucoup gagné en fiabilité. Ils offrent un meilleur confort acoustique et des reprises plus vives que les Diesels. Ces véhicules sont plébiscités pour les usages sportifs et leur agrément de conduite. Bien adaptés aux trajets urbains, généralement plus courts, ils sont également plus légers, ce qui leur permet de limiter l’usure par une montée en température plus rapide. Plus agiles, ils sont plus faciles à garer et à manœuvrer. Jusqu’à 30 000 kilomètres par an, enfin, ils offrent un bon rapport qualité/prix sur investissement, exploitation et entretien. En termes de pollution, s’ils sont plus dispendieux en CO², ils émettent moins de particules fines et d’oxyde d’azote que les Diesels.
IL est possible d’ajouter, sur un moteur à essence, un second circuit d’injection, permettant d’utiliser, en complément de l’essence, du Gaz de Pétrole Liquéfié (GPL). La formule présente l’intérêt de réaliser de sérieuses économies sur le carburant, car le litre de GPL coûte, en moyenne, 60 % du prix de l’essence et de doubler l’autonomie du véhicule. À contrario, ce dispositif de bicarburation impose un surcoût de 1 500 à 2 500 €, selon les modèles de véhicule, consomme +/- 10 % de carburant et certains parkings souterrains lui sont interdits. Ce système peut représenter une alternative plus écologique pour les grands rouleurs.
Autre adaptation écologique, moins onéreuse que la GPL, accessible aux moteurs à essence, le bioéthanol-E85 est un carburant renouvelable issu de la transformation de végétaux cultivés à cet effet (blé, maïs, betterave, etc.). Certains modèles de véhicules sont livrés d’origine avec cette bicarburation.
3 – Les véhicules Hybrides
Promus par les pouvoirs publics à grands renforts publicitaires, d’aides financières et de plans d’interdiction programmée des moteurs thermiques, les ventes de véhicules hybrides s’envolent depuis quelques mois. Ces voitures sont réputées consommer 20 à 30 % de carburant en moins, en ville. Sur circuit routier, les économies en carburant et en émissions de gaz à effets de serre sont moins convaincantes. Comme pour les moteurs thermiques, les professionnels grands rouleurs sont plus attirés par les hybrides Diesel, d’ailleurs peu nombreux sur le marché, alors que les pères de famille préfèrent les hybrides à moteur essence.
4 – Les véhicules à moteur électrique
Technologie récemment exploitée industriellement pour un usage de masse, la traction électrique, encore à ses premiers balbutiements, gagne chaque jour des parts de marché. Cet engouement, encouragé par les autorités et largement subventionné par les états avance clairement ses objectifs écologiques, de protection de l’air, de l’intégrité de la planète et d’émancipation énergétique. Coté utilisateur, ces véhicules offrent une sensation incomparable de confort acoustique, surtout à vitesse réduite, accentuée par l’absence de vibration. Cette sérénité retrouvée est d’ailleurs largement partagée par les riverains des voies de circulation. La simplicité de conduite due à l’absence totale de passage des vitesses, apporte en outre, une fluidité de circulation jusque-là inconnue. Ajoutez à cela un prix au kilomètre si faible que l’on ne lui connaît aucun équivalent, une grande facilité d’entretien, des coûts de maintenance modiques, une usure générale et des pannes réduites, on a l’impression d’avoir enfin trouvé le mode de transport idéal. En réalité, les choses ne sont pas si simples, car il faut aussi s’accommoder de quelques contraintes ! D’abord, comme toute nouvelle technologie, le prix d’achat est encore très élevé, malgré les aides qui grignotent une grande part des économies d’exploitation. Il y a ensuite la faible autonomie, dont les effets négatifs sont accentués par des temps de charge encore très longs (de plusieurs dizaines de minutes à plusieurs heures) et une infrastructure de bornes encore trop clairsemée.
Même si les techniques évoluent très vite, les véhicules électriques restent encore cantonnés aux déplacements en milieux urbains et de loisir proches ou soigneusement planifiés et dégagés de contraintes d’horaires. Grands routiers professionnels ou particuliers, il faut attendre que cette technique mature ! Le dernier grand frein à l’élargissement du parc électrique, est paradoxalement, intimement lié à ce qui fait son succès : l’écologie. En effet, pour fonctionner, ces véhicules nécessitent des accumulateurs d’électricité de pointe. Leur fabrication induit des procédés d’extraction et de transformation de matériaux et de terres rares en volume toujours croissant. Les pratiques sociales et l’impact désastreux pour l’environnement mis en œuvre pour y parvenir, pèsent lourd sur le bilan écologique de la filière. Par ailleurs, comme dans le secteur du nucléaire, faute de technique de recyclage réellement opérationnelle des déchets, on se contente à les stocker.