Bien différente de la conduite traditionnelle en beaucoup d’aspects, la conduite accompagnée apparue dans les années 1990 se démarque considérablement. Il s’agit d’un mode d’apprentissage de la conduite, accessible dès l’âge de 15 ans et sans limite d’âge. Sous la surveillance d’un accompagnateur, le futur-conducteur va pouvoir conduire durant une certaine période, avant de passer l’examen du permis de conduire. Une première expérience non négligeable avant l’obtention du permis de conduire et la totale autonomie sur la route.
L’objectif de la conduite accompagnée
Globalement, cet apprentissage permet à de nombreuses personnes de gagner en expérience sur la route, en même temps que de gagner en confiance et en sérénité. De la sorte, elles auront beaucoup plus de chances de décrocher leur titre de conduite, et dans les meilleures conditions possibles.
Les avantages
- Commencer dès l’âge de 15 ans
- Gain d’assurance et d’expérience au volant
- Taux de réussite beaucoup plus important lors de l’examen du permis de conduire (en savoir plus)
- Période probatoire réduite : Les personnes ayant suivi la formation avec un accompagnateur obtiendront leurs 12 points au bout de 2 ans seulement, contre 3 ans en conduite traditionnelle
- Passage à l’épreuve du permis de conduire possible à 17 ans
- Obtention d’un tarif moins élevé sur l’assurance automobile
Les inconvénients
- Nombre de kilomètres à effectuer pour pouvoir prétendre au passage à l’examen
- Longévité de la formation (durée minimum d’un an)
- Les accompagnateurs peuvent ne pas se rendre compte de quelques petits problèmes au niveau de la conduite et le jour de l’épreuve, l’examinateur les verra et sera donc plus sévère
Les conditions d’inscription
L’inscription à la formation nécessite obligatoirement :
Pour l’apprenti
- Avoir l’âge minimum requis, 15 ans
- Être titulaire de l’ASSR (Attestation scolaire de sécurité routière) de niveau 2
- Avoir passé et réussi l’examen du code de la route
- Être en possession d’une attestation de fin de formation initiale
- Avoir l’accord de la compagnie d’assurance pour pouvoir utiliser le véhicule de l’accompagnateur
Pour l’accompagnateur
- Être titulaire du permis B depuis au moins 5 ans et sans interruption
- Avoir l’autorisation de sa compagnie d’assurance de laisser conduire une personne en conduite accompagnée dans son véhicule
- Avoir son nom et sa signature sur le contrat de conduite accompagnée passé avec l’auto-école
Le déroulement du processus de conduite accompagnée
La phase de conduite
Un rendez-vous pédagogique de 2h est demandé au préalable par le moniteur à l’élève et son accompagnateur pour évaluer le niveau de l’élève et s’assurer qu’il ne représente pas un danger pour les autres automobilistes. Durant ce lapse de temps, le moniteur va fournir des conseils précieux à l’accompagnateur pour qu’il guide au mieux le futur-conducteur.
Deux autres rendez-vous pédagogiques seront organisés. Le premier entre le 6ème et le 8ème mois de conduite de l’élève puis le second à ses 3000km.
Les règles à respecter
L’ensemble des règles régies dans le code de la Route doivent être respectées durant toute la durée de la conduite accompagnée.
Attention : Les limitations de vitesse qui s’appliquent sont les mêmes que pour les novices, soit 110km/h sur autoroute, 100km/h sur nationale, 80km/h sur départementale et 50km/h en agglomération.
A retenir : Il faut apposer le disque de « conduite accompagnée » sur l’arrière du véhicule et également avoir systématiquement en sa possession le formulaire de demande de permis de conduire ou sa photocopie, le livret d’apprentissage et l’attestation de l’assurance.
Que choisir ? Conduite traditionnelle ou accompagnée ?
Dans la mesure où la conduite accompagnée présente plus d’avantages que d’inconvénients, il est préférable pour les personnes n’ayant pas besoin du permis rapidement de privilégier cet apprentissage. Pour les personnes désireuses de l’avoir rapidement, il semble judicieux d’opter pour la conduite traditionnelle avec un forfait d’heures et un moniteur. L’encadrement des proches est important, tout comme la nécessité de prendre le volant régulièrement, afin de peaufiner son apprentissage de la conduite. Il est inutile d’envisager une conduite accompagnée sans pratiquer régulièrement la conduite avec un parent ou un proche. L’intérêt est de continuer sa formation pour pouvoir prétendre ensuite au passage du permis, les démarches y sont notamment facilitées pour ce type de profil.
Il est également important de prendre en compte les besoins de l’apprenant. Certains se sentent en confiance pour prendre le volant à partir de 15 ans, d’autres n’auront pas cette même aisance sur la route. Il ne faut pas non plus mettre la pression sur un adolescent qui ne se sent pas de conduire tout de suite. Il faut avant tout dialoguer avec l’adolescent et prendre en compte son ressenti. Au delà, il peut être intéressant de proposer une conduite sur route fermée, une première expérience qui convaincront bon nombre de jeunes à vouloir sauter le pas. Enfin, le véhicule utilisé pour la conduite accompagnée peut également jouer sur la décision, une voiture facile à utiliser sera plus agréable pour le jeune conducteur en conduite accompagnée, à noter que le type de boite de vitesse peut jouer (boite de vitesse manuelle ou boite de vitesse automatique).